Voilà ce que j'ai pondu hier soir. Dites-moi ce que vous en pensez avant que je le mette sur le forum du serveur
« Au commencement, Pico créa le Chocapic. Il goûta son œuvre et vit que c’était bon »
Pendant des siècles, de grands érudits en provenance de tout Rune-Midgard, se réunirent afin de mettre au point l'arme ultime. Cette arme, une arme de destruction massive, l’apocalypse à la portée de tous, l’enfer pour chacun… Elle serait capable de raser une ville entière (et même un gros Payonnais barbu) en moins de temps qu’il n’en faudrait à un bègue pour lire le livre d'Ymir entier à haute voix. On parlait d’elle comme d’un nouveau genre d’arme. A en croire les dires des grands érudits, on touchait presque au domaine du divin. Trente années furent nécessaires rien que pour la construire. Une fois prête, on décida de la tester, en la lançant dans des champs de plantes bizarres que d'aucuns appellaient « champs de blé ». C'est ainsi que le jour J arriva. On arma la bombe. On appuya sur le détonateur. Envol.
L’arme s’éleva lentement et, dans un silence assourdissant, elle disparut dans le ciel. Tout le monde retenait son souffle. C'était comme si le temps...s'était...arrêté... Puis soudain, l'arme amorça sa descente, transperça les nuages et s'abattit violemment sur le champ de blé.
Et là, dans ce même champ de blé, le miracle se produisit. On attendait un trou béant. On attendait l’apocalypse. On attendait aussi le train Einbroch-Einbech qui n’est pas arrivé ce jour-là (ce sont des choses qui arrivent). Bref, on attendait l’horreur faite homme, la destruction massive, l’enfer pour tous.
Le champ était presque intact. On retrouva simplement des petits cailloux de couleur marron un peu partout. Les érudits étaient déçus. Toutes ces années sacrifiées à la recherche. Toutes ces parties de jambes en l'air refusées par amour pour la science. Toutes ces vies gâchées. Finalement, le projet de l'arme CHO1 n'avait supprimé que quelques vies: les vies que les érudits n'avaient pas vécues… (et celle du vieux Mc Kinley qui a choppé un rhume avec le souffle du décollage).
Trois jours plus tard, le petit Norblick traînait sa vache pour se rendre au marché du lait à Prontera. Comme tous les matins, Norblick avait le ventre vide. Il ne supportait pas de manger des magnolias au plat et des tranches de savage à peine levé comme les autres enfants. Alors, il ne mangeait rien. Il buvait son lait en rêvant à quelque chose qu'il pourrait mettre dedans. « Peut-être les fesses de la crémière ? ». Oui, Norblick n’avait jamais les idées claires à peine levé. Tiens, justement, parlons des fesses de la crémière. C’est justement à elles que pensait notre petit Norblick quand il trébucha sur une pierre et s’affala de tout son long, la face contre terre et la langue dans la poussière. Il se releva puis soudain, s’immobilisa. Dans sa bouche, dans son corps, une sensation unique. C’était une sensation d’un genre nouveau. Une sensation de plaisir pur, bien éloignée des pensées impures qu'il avait d'habitude, au sujet des fesses de la crémière. Il resta seul sur la route, à regarder l’horizon tandis que le vent fouettait son visage…
Ses pupilles se dilatèrent. Il s’accroupit, puis commença à manger, à manger tout ce qu’il trouvait, comme un fou : de l’herbe, des cailloux, du sable, des plantes bizarres, des porings, des bouts de panneaux, des petits novices morts aussi. Il ne retrouvait plus ce qui lui avait fait tellement du bien. Il regarda sa paume contenant les dernières choses qu’il avait ramassées : des genres de cailloux de couleur marron. Il les porta à la bouche et ferma les mâchoires. Croquant. Odin seul sait ce qu'il se passa à ce moment précis, mais Norblick se releva, et courut comme il n'avait jamais couru, rempli d'une énergie que son corps ne semblait jamais avoir connue. En quelques secondes, il rattrapa la vache qui voulait en profiter pour se sauver, la ramena au champ et commença à la traire. Une fois le seau relativement plein, il jeta les petits cailloux marron dans le lait et commença à manger. Ce jour là, on ne vit pas Norblick au marché du lait. A la nuit tombée, il était encore là, dans le champ, à essayer de traire sa vache qui, depuis des heures, n'avait plus de lait…
Après des plaintes du voisinage, Norblick fut arrêté. Le cas de l'étrange jeune homme mangeur de cailloux arriva bien vite aux oreilles des érudits. Ils l'étudièrent et firent immédiatement le lien avec l'expérience CHO1. Ces « cailloux », comme les appelaient les bouseux de la campagne qui manifestement n’avaient pas vu autre chose que des cailloux dans leur vie, étaient une substance nouvelle, une substance créée par l'impact entre l’arme CHO1 et le blé du champ de blé. Ils l’analysèrent et découvrirent une nouvelle sorte d’alchimie: Le carburant de l’arme s’était allié au blé pour former des grains au goût divin.
Il ne fallut pas plus de trois jours pour déposer le nom de la marque : Chocapic. Dérivé du nom CHO1, et parce que suite à l'échec du projet et à l'humiliation des érudits, une rentrée d'argent tombait à pic. Norblick fut relâché et participa activement à la promotion des Chocapics. Il parvint à rallier d’autres personnes à sa cause.
Le chien hocha la tête et secoua la queue :
« Hum finalement c’est pas trop mal ce que j’ai créé là… Reste à voir si ce petit Norblick saura conti…
- Pico ? Aux pieds !!!
- Ouaf ouaf !! (Non mais quelle enflure ce Odin…). »